Présence policière et contrôles renforcés dans les rues de Virton

Le début d’année avait été chahuté à Virton. Une énorme bagarre entre jeunes avait envoyé Loan, un jeune de 18 ans, à l’hôpital. Il avait été frappé à coups de pavé. Aujourd’hui, après une opération, il se remet de ses blessures, tandis que les agresseurs (des Français, à peine majeurs) ont été placés sous mandat d’arrêt. Quelques jours plus tard, on annonçait sur les réseaux sociaux des représailles, qui n’ont jamais eu lieu. Récemment, des arrestations ont eu lieu suite à un trafic de stupéfiants. Bref, un climat d’insécurité s’installait à Virton.

Le commissaire divisionnaire Jean-Yves Schul a décidé de prendre le taureau par les cornes et a renforcé la présence policière dans les rues de la capitale gaumaise. Les contrôles seront plus fréquents. « Il y a notamment quelques groupes de jeunes qu’il faut surveiller de près », dit-il. « En moyenne, par semaine, nous avons mis sur le terrain une équipe supplémentaire deux à trois fois par semaine. On passe donc à trois équipes, et ce grâce à l’appui de la police fédérale ».

Surveiller les points chauds

Jean-Yves Schul affirme que la police surveille en priorité les « hot spots », les points chauds. Notamment autour de l’église de Virton et les Arcades. « Mais d’autres endroits sont à surveiller également, car on assiste à un déplacement de la criminalité – dégradations, vols dans les véhicules, deal, etc. – vers d’autres endroits, qui sont dès lors à sécuriser également ». Le chef de corps de la zone de police de Gaume pense au kiosque, à la gare, au parking des Dominos ou encore au Faubourg d’Arival.

Bien entendu, cette surveillance accrue dans Virton, pour indispensable qu’elle soit, s’accompagne aussi d’inconvénients. « La capacité d’extension en termes de personnel n’est pas infinie. Il faut trouver un bon équilibre pour que les autres zones de la région soient couvertes aussi et qu’on puisse y intervenir rapidement. Notre zone de police, pour qu’elle tourne de manière correcte, devrait pouvoir compter sur 90 policiers. Or actuellement, nous en sommes à 82. Le problème, c’est que nous n’arrivons pas à trouver des candidats », regrette le chef de corps. Heureusement, l’appui de la police fédéral est là et la collaboration avec la police française est « excellente », juge le commissaire divisionnaire. « Sur l’affaire de ce jeune garçon tabassé, cela nous a permis de travailler très très rapidement », se félicite-t-il.

Ne craint-il pas que la présence policière renforcée dans les rues de Virton ait un effet anxiogène ? « Si un véhicule de police entre dans une école, tout le monde est inquiet. Si le véhicule de police vient tous les jours, les gens s’habituent. Et le jour où le véhicule ne vient pas, les gens s’inquiètent », sourit-il. « Bref, il y aura toujours des gens mécontents qui diront qu’on en fait trop, et d’autres mécontents pour qui on n’en fait pas assez. On doit trouver un bon équilibre », dit-il. Du reste, il espère que les caméras de surveillance, dont on parle depuis longtemps à Virton, seront bientôt réalité. « Sur ce point, il faut que la Ville passe le turbo ! », conclut-il.