Le dernier macaron Pro Patria 40-45

Ce 11 novembre au cimetière de Saint-Mard, le dernier macaro "Pro Patria 40-45" sur la tombe de Willy Grabadyck, résistant polonais

(c) Dominique Zachary

Enrôlé de force dans l’armée allemande, Willy l’avait désertée et s’était retrouvé dans le maquis au bois de Guéville, sur les hauteurs de St-Mard. Il a été abattu en avril 1944.

À l’occasion des 75 ans de la Seconde Guerre mondiale, le War Heritage Institute avait lancé un appel à projet pour que les Communes établissent une liste de tous les soldats et résistants morts en armes, durant le conflit.

C’est Émilie Guillaume, du service culturel de la Ville de Virton, qui s’est chargée de ce travail de recherche. Et celui-ci a porté ses fruits puisqu’en 2020, environ 70 macarons « Pro Patria 40-45 » ont été placés sur des tombes de cimetières de la commune gaumaise. « Nous en avons profité pour déposer 25 macarons sur des tombes pour la Première Guerre mondiale également », dit Émilie Guillaume.

Ce 11 novembre, à 11 h 30 au cimetière de Saint-Mard, les autorités communales de Virton vont poser le tout dernier macaron « Pro Patria 40-45 » sur la tombe d’un résistant polonais, Willy Grabadyck, tué par les Allemands le 11 avril 1944 lors du combat de la Tuilerie, dans les bois de Saint-Mard.

Émilie Guillaume dit avoir obtenu de précieux éléments biographiques sur Willy Grabadyck grâce à son ami gaumais André Magdeleine, née à Saint-Mard en avril 1922.

Willy Grabadyck est un des 250 000 Polonais « Malgré nous », enrôlés de force dans la Wehrmacht. Il préfère déserter l’armée allemande après le front russe. Il se retrouve à son village natal de Saint-Mard fin 1943.

Sur les hauteurs du bois de Guéville, entre Ruette et Saint-Mard, Willy le Polonais entre dans le maquis sous les ordres de Jules Lafontaine (fusillé par les Allemands le 7-6-1944). Willy Grabadyck sera lui-même abattu par les Allemands à Saint-Mard le 11 avril 1944.

Son ami, André Magdeleine, 99 ans, vit toujours aujourd’hui! André militait à ses côtés dans la Résistance en tant que réfractaire au travail obligatoire en France. André ne pourra être présent ce jeudi à Saint-Mard, mais a écrit: « Sache que tu ne seras jamais seul, Willy, et que la flamme brûlera toujours. »