En crise voilà un an, l'abattoir de Virton tourne maintenant à plein régime

(c) Dominique Zachary

En plein doute et crise il y a un an, l’abattoir de Virton tourne maintenant à plein régime. Explications.

L’abattoir de Virton affiche à nouveau le sourire.

Alors qu’il y a un an, au début de la législature, le maire François Culot et plusieurs échevins parlaient carrément de se défaire de l’outil communal et le remettre à un privé, les excellents chiffres de ces premiers mois de 2020 augurent de nouvelles perspectives.

Le mois d’avril vient de se clôturer avec des chiffres records: 71 bovins, 157 porcs et 685 moutons ont été abattus en treize jours (on abat le lundi, le mardi et le jeudi à Virton, ce qui fait treize jours sur le mois). Le chiffre d’affaires double par rapport à avril 2018 et 2019 et les recettes sont en nette progression depuis le début de cette année.

Pas étonnant, direz-vous, puisque la majorité communale a voulu une nette hausse des tarifs pour l’année 2020 (augmentations jusqu’à + 40% du coût à l’abattage).

Clients français et ardennais

Mais cette hausse des tarifs n’est pas seule raison à invoquer. L’échevin Michel Thémelin explique que l’abattoir de Virton s’est trouvé de nouveaux clients depuis quelques mois: «La boucherie Mazières de Paliseul, Virdo de Bertrix, le Marvillois de Montmédy (F) qui fait de la transformation, ainsi que des agriculteurs français n’hésitant plus à passer la frontière (ils sont autorisés à franchir la frontière, indépendamment de la pandémie Covid-19).»

Pour les moutons, Porc Qualité Ardenne, coopérative de producteurs de porcs située à Malmédy, apporte, à Virton, des moutons issus de l’agriculture biologique.

L’échevin Thémelin note aussi que suite au confinement, la population s’est ruée sur les produits locaux comme colis de viande et dans les boucheries locales.

Son collègue au collège, Vincent Wauthoz, lui aussi se réjouit du doublement du chiffre d’abattage à Virton, mais tempère: «On démontre là qu’il y a donc place pour conserver ce bel outil. Mais évitons l’euphorie. On ne parviendra jamais à assurer une totale rentabilité. Je persiste à dire que la Commune n’est pas le bon opérateur pour ce type d’activité», conclut Vincent Wauthoz.